Aller au contenu

JOUR 8

Si on s’en tient aux directives (et si j’ai bien écouté le Premier ministre qui n’a pas annoncé de prolongement il me semble), on pourrait encore dire qu’on a fait la moitié. Mais déjà ça n’a plus la même saveur, c’est devenu commun ce confinement. Écrire cet article n’a plus le goût de la nouveauté. Toute cette situation fait déjà partie d’une petite routine.

Aujourd’hui on a repris le rythme de la semaine dernière (bon sans le yoga, on s’est couchés trop tard). Au boulot le matin dans le salon, déjeuner sur le balcon, et après-midi télétravail au salon/coups de fil dans les chambres. Je cherche encore une technique efficace pour pouvoir travailler sur le balcon sans être éblouie par le soleil ni cramer mon ordinateur. Mais à part ça, ça y est je m’y suis faite, je ne suis plus angoissée de ne pas savoir à quoi ça va ressembler, je me sens bien dans ce train-train familier. Voilà, le confinement est devenu familier. C’est comme quand on arrive en vacances dans un airbnb tout moche et un peu cracra et qu’on se sent mal à l’aise mais que finalement au bout de deux jours on est content de le retrouver le soir, on y a fait son coin et on s’y sent bien parce que c’est un endroit devenu familier et rassurant par rapport à toutes les nouveautés du voyage dehors.
Il fait beau et le fait de retourner à une journée comme les autres, pendant laquelle je travaille et je n’ai pas trop le temps de réfléchir, fait que tout à coup le virus me fait moins peur. Aujourd’hui je n’ai pas eu peur de l’attraper et je suis plus sereine et flegmatique quand je pense aux risques. D’ailleurs je n’ai pas nettoyé les poignées et les interrupteurs, je ne sais pas si quelqu’un l’a fait, pas sûr. Bon ok je le fais demain, pas de panique.

Sauf que ce n’est sûrement pas déjà la moitié, on va probablement rester dans cette situation plus que 7 jours de plus. Et même si globalement ça se passe bien et qu’on sait qu’on est très bien lotis avec notre grand appartement, notre balcon, notre colocation, et que ça pourrait être 100 fois pire, on a des petits moments de mini crispations. Je n’ai clairement pas assez dormi, et je sens bien que comme toujours dans ces cas-là je manque de patience et je m’énerve pour rien, virus ou pas virus. Mais là mon irritation dure un peu plus longtemps et je n’ai pas la possibilité de changer d’air pour passer à autre chose. Je vois que je suis énervée, et je suis énervée d’être énervée, et l’être plus longtemps et sans trop comprendre pourquoi m’énerve. Sûrement rien d’original. Mais c’est moins simple de tout contrôler et de calmer mon humeur. Et comme on est plusieurs, et que les autres aussi sont des humains avec des émotions, ça fait des petits moments moins jolis que d’habitude. Rien de visible ni d’exprimé pour l’instant, tout est maîtrisé. All good.

Résultat vers 19h après ma « journée de travail » je suis allée faire cette petite sieste de 20 minutes que je garde pour les grandes occasions de soirées quand je suis très fatiguée de ma journée. Là j’étais très fatiguée. Et ça allait mieux après !
Bon pas de grande occasion de soirée ce soir, mais bonne soirée quand même, on passe quand même beaucoup plus de temps ensemble qu’avant avec les colocs. On n’a jamais eu des rythmes aussi accordés, d’habitude nos horaires sont complètement décalés et on se croise à peine, mais là pas le choix personne ne sort et nous sommes notre unique sociabilité alors on en prend soin. Résultat on fait des soirées JT de 20h/soirée télé comme les adultes. Et on s’est promis des soirées rami ou belote, comme les vieux. Ça promet.

Sinon du point de vue de l’expérience humaine :

  • ça fait maintenant 5 jours que je n’ai pas quitté la maison et ça va, mais demain je sors, sûr ;
  • je continue les expériences capillaires, 4 jours sans me laver les cheveux (un record), j’ai fait des tresses pour cacher un peu (tmtc Riri si tu lis cet article), puis un masque de henné neutre concocté par Charlotte qui est censé renforcer mes cheveux, les rendre plus brillants, assainir mon cuir chevelu, blablabla (je crois Charlotte sur parole, je fais tous les masques qu’on me donne). Résultat j’ai les cheveux qui sentent le foin mais j’espère ne plus les laver jusqu’à la fin du confinement (dans 6 jours donc, huhuhu) ;
  • j’ai toujours tout un tas de cochonneries à manger parce que je suis très sage et en plus j’ai retrouvé plein de trucs chouette dans mes placards qui font que mes repas ne sont toujours pas composés uniquement d’ennui (ou pas plus que d’habitude) ;
  • j’ajoute à mes objectifs de boire 1,5 litre d’eau par jour parce qu’on ne fait pas ça assez ;
  • je crois que j’ai bronzé à force d’enfoncer la chaise du balcon ;
  • je continue à écrire un article chaque soir.

Bueno bueno.

2 commentaires sur “JOUR 8”

Répondre à Juliette Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *