Tout le monde vante les mérites de la slow life après tout ce temps passé à aimer les fast-food. Maintenant on veut prendre notre temps, faire du yoga et manger des légumes fermentés qu’on a nous-mêmes fait fermenter.
Mais moi la slow life ça ne me réussit pas du tout, je suis si lente depuis le début de ce confinement. Je voulais aller à la Louve tôt ce matin, puisque je ne travaillais pas et que je voulais optimiser mes chances de ne pas faire la queue.
Au final je suis partie à 12h30 passées. Mais j’étais quand même fière de moi.
Et il y avait la queue à l’entrée.
Après 10 minutes, un salarié est sorti pour demander si parmi nous qui faisions la queue dehors, il y avait des personnes disponibles pour venir aider à compacter des cartons et des cagettes : on transforme tous les contenants des produits en ballots pour qu’ils prennent moins de place et pour pouvoir les recycler.
J’ai dit que je pouvais, une autre personne aussi, on a hésité 20 secondes pour savoir si ce serait elle ou moi qui irait, et puis finalement le salarié a dit qu’on pouvait venir toutes les deux. On a grugé la queue.
On devait aider 1 heure, je suis restée 4 heures en tout à la Louve. Mais j’ai ôté les scotchs de dizaines de cartons avec Muriel qui était super sympa. L’avantage de ces volontariats improvisés à la Louve c’est qu’il ne reste que les membres les plus engagés, les plus motivés et donc, les plus sympa. Le haut du panier. Du coup on a fait ça plus longtemps que prévu mais c’était vraiment chouette ! Muriel est comédienne et metteuse en scène, on a parlé d’opéra et de krump, d’intermittence, de confinement et de yoga, et ça changeait un peu de mon ordinaire.
On a compacté pendant plus de 2 heures.
Et ensuite il a encore fallu faire la queue pour toutes les autres étapes de ce magasin : légumes, caisses… C’était interminable, surtout parce que tout le monde s’est retrouvé à vouloir acheter ses légumes en même temps que moi.
Mais à 15h et quelques, Charlotte est arrivée pour faire ses courses, on les a faites en partie ensemble et c’était beaucoup plus sympa comme ça. La moitié des gens était plus détendue qu’en début de confinement (et l’autre encore plus tendue pour le coup) mais c’était globalement plus marrant !
Quand on est rentrées on a déjeuné : on s’était acheté une chouette pizza à dévorer sur le balcon à 17 heures, super goûter.
En fait la slow life c’est probablement aussi le moment de se poser les questions de fond sur nos vies, de mieux comprendre ce qu’on fait et pourquoi. En mangeant la pizza on a parlé de l’OFPRA, de nos avenirs et de ce qui est important pour nous. Mais il ne faudrait pas que ça dure beaucoup plus longtemps que ça, les discussions de fond ça épuise, on va finir par remettre absolument tout en question et ça c’est pas bon.