Ça y est on est vendredi non ?
Je suis perdue.
Mes colocs font une soirée ciné dans le salon, ça sent le week-end. Ça sent tous les jours le week-end. C’est vraiment bizarre.
On se couche tard, on dort mal, on est fatigués, on recommence. Hier j’ai passé la journée à bailler comme un hippopotame, Charlotte s’est moquée de moi (j’ai atteint une moyenne de 4 bâillements/minute facile à un certain moment). Mais bon, elle elle fait des siestes régulières, la tête dans ses bras sur la table. Comme au lycée ou à la fac quand on croyait être discrets. Et c’est encore pas ce soir qu’on va se coucher tôt.
Je suis devenue obnubilée par le coloriage de petits carrés, je fais des mosaïques de couleurs sur des cahiers, c’est vraiment perturbant tant ça m’obsède. Je me cherche des activités qui me permettent de colorier : je ne lis plus de livres, je ne regarde plus de films. J’ai commencé à regarder le film de ce soir avec les colocs en coloriant. Ça m’a fait prendre une certaine distance critique sur le film, ça a probablement gâché mon expérience. Je suis partie écrire cet article à la place.
Dommage que je ne puisse pas colorier en écrivant.
Alors j’écoute des podcasts, j’écoute la radio, je mets des séries que je peux regarder du coin de l’œil, j’écoute de la musique. Je téléphone à tout va. Pourtant j’ai tellement de livres à lire et de films à regarder !
Ça va sûrement me passer, c’est trop monomaniaque comme comportement pour que ça dure longtemps.
Tout à l’heure je suis partie faire des courses, ayant posé mon après-midi. J’ai fait le trajet jusqu’à la louve sous un soleil cuisant, je suis arrivée devant, j’ai vu la queue, j’ai commencé à faire la queue, je suis devenue pressée et irritable, j’ai fait demi-tour en grommelant.
Plus on a de temps, plus on en manque. Je ne sais pas trop ce qui m’a pris, je crois que j’ai vu le potentiel d’énervement monter et que je ne me sentais pas d’une humeur très souple, alors je n’ai pas poussé plus loin et je suis revenue. Pourtant c’est bête, c’était certain qu’il faudrait faire la queue puisqu’on ne rentre pas à plus de 35 dans ce magasin. J’ai l’impression que les gens vont moins faire les courses maintenant que le confinement est bien installé, mais c’est bête, ils ont toujours autant besoin de se nourrir. La dernière fois j’ai beaucoup fait la queue et en sortant il n’y avait plus personne. Un samedi midi. Alors j’ai cru que c’était possible qu’il n’y ait personne un mardi après-midi. C’est qui tous ces gens disponibles un mardi après-midi ?
J’y retourne demain, ma patience affûtée et un t-shirt plus adapté à ces chaudes températures de juillet.
C’est bizarre d’ailleurs : je n’ai pas réussi à m’habiller pour sortir (trop de laine), ni à choisir une veste (trop chaude mais trop ouverte), ni à me maquiller (ça ne cachait en rien les boutons), ni à me dépêcher (je suis partie à 15h au lieu de 13h30), ni à choisir mon moyen de transport (à pieds alors que je voulais aller vite et que c’est quand même loin de chez moi). Je ne sais plus être dehors. Je ne sais pas comment je vais faire quand il faudra recommencer.
Je suis rentrée me caler en débardeur sur le balcon pour bronzer. C’était moins compliqué. Et j’ai pu colorier mes petits carrés !
Et comme je n’ai pas d’autre idée de trucs à écrire, j’ai préparé une nouvelle liste.
J’ai hâte que ce confinement se termine parce que :
- ce n’est pas bon pour la peau tout ce soleil, ça donne le cancer de bronzer autant ;
- j’ai trop de temps à passer devant mon miroir à triturer mes points noirs, ça fait des boutons ;
- je ferai enfin toutes ces choses que je dois faire à la maison mais que je reporte puisque j’ai le temps ;
- je ne peux plus céder à la tentation d’aller acheter un paquet de miel pops en rentrant du travail ;
- je n’ai pas mes affaires d’été, il faut que je retourne chez mes parents pour les récupérer ;
- j’avais acheté des nouveaux mascara et eye liner que je n’ai pas encore pu tester ;
- j’ai besoin d’aller acheter des baskets pour commencer à courir ;
- ma vie très active était une très bonne excuse pour expliquer mon inculture, là je suis obligée de sortir d’ici cultivée ;
- j’aime trop les chaussures et ça me manque de ne pas pouvoir en porter ;
- la malbouffe me manque, et c’est pas en faisant la course à la Louve une fois toutes les 2 semaines que je vais me laisser aller ;
- mes habits préférés sont mes habits de mi-saison, si ça continue je n’aurai pas l’occasion de les porter ;
- j’ai posé mes vacances début mai, c’est pas marrant de les passer enfermée ;
- je vais finir par aimer le sport et la muscu, c’est en totale opposition avec ma personnalité.