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JOUR 18

Il est super tard, j’ai passé beaucoup de temps au téléphone puis on a regardé un documentaire d’Arte sur les féministes dans les pays arabo-musulmans avec mes colocs du coup je n’ai pas eu le temps d’écrire cet article plus tôt.

Ce matin il faisait beau et puis ensuite il s’est mis à faire gris, on n’a pas pu manger dehors. Mais j’avais bien dormi la nuit dernière alors j’étais en forme quand même, et puis j’ai réussi à me lever pleine d’énergie, ce qui ne m’arrive plus ces derniers temps.

C’est comme quand je ne travaillais pas, au doux temps du chômage : je n’arrive plus à me presser, à être rapide et efficace, tout me prend des plombes et je n’arrive pas à me lever à l’heure bruyamment indiquée par mon réveil parce que rien de concret ne m’attend. La reprise va être difficile. Enfin, la reprise, quelle reprise ?
Mais ce matin ça a été ! J’étais plutôt fraîche et même si j’ai mis trop de temps à sortir de mon lit j’étais déjà en pleine forme. Enfin jusqu’à ce que je tente de me lever sur mes 2 jambes parce que là les courbatures d’hier ont commencé à se manifester. Et ça a été de pire en pire au cours de la journée. Quelle idée de faire du sport, je me demande bien ce que ça va donner une fois le confinement terminé. Est-ce que je vais trouver ça tellement satisfaisant que je continuerai ?

A la radio ils parlent beaucoup du processus de sortie de confinement, et moi ça me donne un espoir fou. Je me demande s’ils ne font pas exprès de parler de ça maintenant pour qu’on puisse tous tenir un mois de plus, dans l’illusion constante que la sortie est pour bientôt. Sur un malentendu, on ne sait jamais.
J’ai l’impression que ça fait déjà 3 semaines qu’on est là, qu’on a fait le plus gros, mais en réalité ça ne fait que 18 jours, et plutôt même 17 vu que j’ai commencé mon décompte la veille du début. Ça ne fait donc clairement pas 3 semaines, et si on reste sur 45 jours ce n’est toujours pas la moitié. C’est si long !

Une fois sortie d’ici j’irai boire des verres en terrasse TOUS LES JOURS. Et je passerai tout mon temps libre non occupé par les terrasses dans des parcs. Ou des librairies. Ou des Sephora. Ça fait 18 jours que je n’ai pas été agressée par les odeurs fortes du monde extérieur tiens, ni Sephora, ni recoins obscurs qui servent de petit coin, ni vieille odeur tenace de renfermé réchauffé de la ligne 12.
Enfin bref, une fois sortie d’ici je reprendrai ma vie d’avant, mais avec encore moins de temps pour conserver mes bonnes habitudes de yogi puisque je serai tout le temps en train de boire de l’alcool ou des grenadines. La reprise va être difficile. Enfin, la reprise, mais quelle reprise ?

Demain je ne travaille pas, on doit poser des jours off jusqu’à la fin du confinement, deux par semaine. On travaillera 3 jours par semaine, moins d’un jour sur 3. Je vais complètement oublier comment on fait pour travailler. La reprise va être difficile. Enfin, la reprise, mais quelle reprise me direz-vous ?

J’ai un peu peur de me laisser aller et de passer ma journée de demain au lit, mais en même temps j’ai hâte de pouvoir me prélasser dans mon ennui.
Et comme ça je pourrai lire plein de trucs sur Haïti !

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