Dernier jour de confinement !
Des trois masques que j’ai achetés, aucun ne me va.
Je ne peux toujours pas toucher le sol avec mes mains jambes tendues, j’ai un peu lâché l’affaire et ça n’a pas payé.
Je n’aime toujours pas tellement les appels Skype.
Je me méfie des gens qui toussent.
Mes expériences capillaires n’ont pas donné grand chose : quand je ne me lave pas les cheveux, je ne me réveille jamais entièrement, et je ne peux pas passer 4 jours sur 5 endormie.
J’ai arrêté de m’exposer au soleil pendant des heures, je le soupçonne d’être le responsable de tous ces boutons.
Je n’ai pas appris à mieux faire la cuisine, au contraire.
J’ai raté le printemps.
Jeudi j’aurai 26 ans et on n’aura pas le droit de faire la fête convenablement.
Mon abonnement de TGV ne pourra pas être renouvelé, j’aurai perdu mes dernières chances de parcourir la France entière gratuitement.
Mon abonnement de cinéma illimité arrivera aussi à expiration, maintenant il faudra payer le tarif des grandes personnes si je décide de le renouveler. J’ai raté 2 mois de chances de voir des films pour pas cher, et je ne sais pas quand je pourrai retourner au cinéma. Les cinémas de Paris sont réputés pour avoir des puces de lit dans leurs fauteuils, ça ne nous empêchait pas d’y aller. Est-ce qu’on y retournera de façon aussi désinvolte quand on risquera les puces de lit PLUS le corona virus ?
Mince je n’avais pas pensé à ça, mais je viens vraiment de passer mes derniers mois de jeune personne enfermée, à ne pas pouvoir user tous les tarifs réduits de Paris pour les moins de 26 ans.
A la place j’ai fait d’autres trucs, certes.
J’ai des muscles que je n’avais pas avant.
Je connais mieux mes colocs, et je les aime encore plus.
J’ai écouté des podcasts et des émissions de radio, et maintenant je peux citer ce que j’y ai appris dans des conversations.
J’ai passé beaucoup de temps sur instagram et ça aussi ça m’a permis d’accumuler des connaissances de choses de la vie à recaler dans de futures conversations.
J’ai appris le nom de régions de la Chine qui m’étaient inconnues.
J’ai beaucoup regardé l’évolution du teint carotte de Donald Trump, accordé à ses cheveux, et ça m’a rassuré sur la beauté du reste du monde.
J’ai compris que nous sommes bien plus résilients qu’on ne le pense, et ça a un côté rassurant pour la suite de nos vies.