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JOUR 54

J’ai trouvé des masques ! Ça a eu l’air plus simple pour tout le monde que pour moi, je devais être la seule dans la rue qui n’en avait pas déjà.
Je me suis donné du mal, probablement un peu trop. Je suis allée zyeuter dans les boutiques de tissus de mon bel arrondissement, et j’ai trouvé des masques tous colorés. Je suis contente mais ils ne sont pas exactement de la couleur et des motifs que j’aurais voulu. Quelque chose me dit que les masques que vend ma pharmacie de quartier m’auraient tout aussi plu. Mais je ne suis pas allée voir dans ma pharmacie donc on ne peut pas savoir.
Ça m’a permis de faire cette balade quotidienne d’une heure que j’ai trop peu faite dans ce quartier ! Et bon, il y avait beaucoup de monde, les poubelles prêtes à être ramassées partout sur les trottoirs, et il pleuvait. Mais j’étais quand même contente de ressortir et croiser des gens, même si constater que tous les endroits chouettes que j’aime bien étaient fermés et avaient triste mine. C’est glauque les rideaux baissés sur les vitrines. En revanche ce n’était pas le cas de tous les commerces, les commerçants du 18e n’ont pas l’air tous à cheval de la même façon sur le confinement. Je peux toujours aller m’acheter un téléphone tombé du camion si l’envie me vient apparemment. Et tant mieux d’ailleurs, comment ont fait tous ces gens qui ont fait tomber leur téléphone dans les toilettes depuis mars pour en racheter un ?! Quelle galère !

Bon c’était un peu abusé cet achat de masques. Ils étaient tous joliment emballés mais dans un bac, il a donc fallu que je fouille avec mes mains pour choisir le mien. Et puis il y avait différentes formes et tailles, mais bien sûr impossible d’essayer ! Donc, désemparée, j’en ai acheté 3 d’un coup. Oui, j’ai fait des économies pendant ces 54 jours de rationnement, je peux me permettre d’acheter 3 masques en tissu à 5 euros.
En plus ils ne sont même pas du style que je cherchais. Zut. La prochaine fois que je verrai le masque de mes rêves je serai forcée de l’acheter pour rattraper. Je vais faire une collection de masques. Créer un tiroir à masques dans mon armoire.
Mais qu’est-ce qu’on va faire de tous ces masques en juillet quand toute cette affaire sera oubliée ?! Quel gâchis !
Ou alors on aura toujours besoin de masques parce que ce sera obligatoire pour toujours à partir de maintenant ? Quelle horreur, je ne suis pas du tout prête.

Je suis en train de me dire que j’ai peut-être ôté le masque du visage d’une personne nécessiteuse en en achetant 3 d’un coup. Mince, pardon. Je verrai si je peux en filer à mes colocs !

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