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JOUR 42

Aujourd’hui j’en ai marre. C’est officiel. Là ça va mieux parce que je suis tombée dans le vice : pour me calmer j’ai bu une bière, seule dans la nuit, en regardant un documentaire et en mangeant du pain et du fromage sur mon balcon.

Alors je suis plus légère.
Mais j’ai passé les 12 premières heures de cette journée à me traîner, ronchon, à ne pas savoir quoi faire de moi, et à regretter de ne pas être dehors à profiter du beau temps avec les copines.
Déjà je m’obstine à regarder la série de documentaires d’Arte sur l’Afghanistan en mangeant mes repas, ce qui n’est pas une bonne idée pour le moral ou la bonne digestion. J’ai commencé ma journée comme ça et ça ne m’a pas mise dans les meilleures dispositions. Croquer dans ma tartine en regardant des gens mutilés en sang et des chevaux morts se décomposer au soleil des montagnes du Grand Himalaya. Du coup j’ai regardé d’autres trucs pour oublier, et je ne suis parvenue à bouger mes fesses de ce lit qu’à 13h30. Ensuite les heures se sont succédé trop vite. J’ai repris les podcasts pour me donner bonne conscience mais je n’arrivais pas à me concentrer sur ce que disait la dame. J’ai changé de podcast, je me suis mise à écouter un podcast sur les émotions appelé « Émotions » et j’ai choisi l’épisode sur la souffrance, allez savoir pourquoi. J’ai écouté les premières minutes qui disaient « ce programme peut choquer » en me disant que j’avais les nerfs solides. J’ai écouté 5 minutes de plus et j’ai arrêté, je n’ai pas les nerfs solides, clairement.

Je n’étais pas fière de mes mauvais choix de programmes de divertissement alors j’ai voulu me rattraper sur la nourriture. Sauf que depuis hier j’ai vraiment très très la flemme à nouveau. Ni l’envie de cuisiner, ni trop l’envie de bien manger. Alors j’ai lâché l’affaire, il y a des jours avec et des jours sans. J’ai mangé principalement du pain et des bols de céréales aujourd’hui. Et bien oui, tant pis.

Heureusement Charlotte et Jojo ont fait une session de sport à laquelle je me suis ajoutée, abdos ce soir. Et niveau abdos je m’en sors pas mal alors j’étais contente. Je vois déjà le changement des muscles de mes bras par contre. Il y a un mois je n’en avais pas. Une future déménageuse vous dis-je.

Plus que de l’ennui, c’est de l’énervement qu’il y avait en moi aujourd’hui. C’est bon, ça ne me fait plus rire, on arrête le jeu maintenant. Est-ce qu’on peut tout reprendre comme avant ?
Parce que le pire c’est qu’il ne suffit pas de compter les jours jusqu’au 11 mai, le pire c’est qu’on ne sait pas ce que ça va donner après. On ne sait pas si on aura le droit de retourner travailler, on ne sait pas si on saura toujours travailler, on ne pourra probablement pas se retrouver pour aller boire des verres toute la soirée, on ne pourra pas aller manger des nachos si on a envie, on ne pourra pas sortir danser. Charlotte a dit tout à l’heure que ça lui manquait les soirées et punaise moi aussi ! En plus c’est tout pile le moment de l’année où il commence à faire suffisamment bon et jour tard pour que les soirées soient douces, belles et longues.
A la place on se couche tôt et on tente désespérément de rattraper ce sommeil en retard qui fait qu’on est tout le temps fatigués.
Et on commence à boire de l’alcool, seuls.

Rendez-moi mon printemps ! Rendez-moi la liberté, les parcs, les fleurs, les verres en terrasse, les embouteillages sur les pistes cyclables, ma garde robe de mi-saison, mes sorties culturelles, ma fatigue de la vie parisienne.

Ça va qu’on va vivre encore de nombreuses années et de nombreux printemps.

[N’ayez crainte, l’article d’hier vient de sortir en même temps que celui-ci. Je n’avais pas oublié de l’écrire, seulement de le poster. Il ne me reste qu’une moitié de cerveau.]

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