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JOUR 16

On m’a envoyé ce test ce matin : https://tuvascraquer.fr/. Grâce à un questionnaire de qualité, ce site calcule la date à laquelle on va n’en plus pouvoir de ce confinement et craquer. On l’a fait avec Charlotte et Jojo. On nous a prédit une durée de vie de plus d’un mois : on va craquer le 6 mai apparemment. Ah ouais ? Impossible, ce sera avant.

Déjà parce qu’on dort toujours mal. Pour moi ça donne une bonne nuit de sommeil une nuit sur 5 à peu près. Ce n’est pas assez. On est quand même de bonne humeur et on s’entend quand même toujours bien, mais à un moment on va craquer. Déjà on ne s’est pas bien remises au yoga. Moi j’ai séché hier, et Charlotte a séché ce matin. Sans elle j’ai fait 2 salutations au soleil, une minute de gainage, 30 mouvements de mes fessiers et ciao bye. Trop difficile de se motiver toute seule.
Ensuite parce que j’ai à nouveau les cheveux sales et j’ai beau les attacher dans tous les sens rien n’y fait. C’est pas bon pour le moral, je vais craquer dans moins d’une semaine si je ne recommence pas à les laver.
Avec ça j’ai des boutons venus de l’espace, je ne comprends pas comment c’est possible de replonger en adolescence comme ça, alors que justement je ne mets plus de maquillage et je ne sors plus respirer les pots d’échappement. Ça n’a pas de sens. J’accuse le mauvais sommeil mais c’est quand même déroutant.

Et puis ça y est on commence à perdre le contrôle. Hier Jonathan s’est ouvert l’orteil en tentant de faire l’arbre droit. Ils s’entraînent d’arrache-pied avec Charlotte et c’est très louable mais pas au point d’accepter les giclées de sang sur les murs.
Tout à l’heure Charlotte est partie se promener et elle en a profité pour faire un crochet par la Louve. Elle a donné un coup de main, fait ses courses, fait la queue, et elle n’avait pas sa carte bleue.
On a cassé la poignée de notre placard de la cuisine avec Charlotte.
J’ai bloqué mon téléphone pro hier en faisant 3 fois de suite le mauvais code PIN. J’étais persuadée que je me le rappelais. Pas du tout. Et tous mes codes pour le débloquer étaient au bureau.
On commence à chanter, fort, beaucoup, et souvent pas juste.
Charlotte s’amuse à nous faire peur en se cachant dernière chaque porte.
Parfois je me lève et je me mets à sauter dans tout l’appartement en faisant des bruits bizarres.
Je mange de plus en plus au petit déj et de moins en moins au dîner.
J’écoute Michel Berger en faisant des budgets.

Et surtout, surtout, on s’est mis à danser comme des possédés ce matin, vers 11h30. Sans raison. Et du coup tout à coup on s’est mis à regarder des tutos pour apprendre la chorégraphie de la danse de Rabbi Jacob.
C’est devenu notre nouvel objectif de confinement. On va apprendre l’intégralité de la chorégraphie.
Je l’aime bien cet objectif-là.

Autrement, pour garder le contrôle, j’ai sorti mes tournevis et réparé une autre porte de placard de la cuisine, et j’ai revissé tous les manches des poêles et casseroles qui se desserraient. Je suis contente ça faisait longtemps que je voyais que ça devait être fait.
Je mets tous mes jolis habits que j’aime beaucoup mais que je n’ose pas porter dans la vraie vie pour diverses raisons.
Je lâche prise sur l’organisation de mes vacances de printemps parce qu’on ne sait pas de quoi l’avenir sera fait.
Je téléphone à tout va pour garder du rire et du contact humain dans ma vie.

Demain on n’est que mercredi.

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