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JOUR 15

Il paraît que la 3ème semaine sera la plus difficile ? J’ai l’impression qu’on se dit ça de chaque nouvelle semaine pour se rassurer et ne pas flancher.
Mais oui, écrire ces petits articles est un peu compliqué ces temps-ci.
La flemme, l’impression de n’avoir rien à dire, la lassitude d’y passer autant de temps alors que je pourrais cocher toutes ces choses stylées à faire que j’avais listées pour mon confinement. Je n’ai toujours pas lu 100 pages du livre qui est sur ma table de chevet depuis 3 semaines.

La nuit dernière j’ai bien dormi ! Je me suis tout de même réveillée avant mon réveil mais ô chance, il était déjà l’heure de se lever puisqu’il était une heure plus tôt que la semaine dernière. J’ai un peu traîné dans mon lit, la 3ème semaine c’est la plus compliquée il paraît. Mais je me suis levée parce qu’il ne faut pas se laisser aller, et quand j’ai ouvert mes volets ô chance le soleil entrait directement dans ma chambre et n’avait pas déjà eu le temps de partir vers l’ouest puisqu’il était une heure plus tôt que la semaine dernière. J’ai séché le yoga, la 3ème semaine c’est la plus difficile il paraît. Mais je me suis bien habillée et j’ai coiffé mes cheveux pour cacher le sébum approchant parce qu’il ne faut pas se laisser aller. Je me suis mise au travail mais c’était compliqué, la 3ème semaine c’est la plus difficile il paraît. On a voulu manger au soleil parce qu’il ne faut pas se laisser aller mais ô malchance, le soleil n’était pas encore arrivé sur le balcon puisqu’il était une heure plus tôt que la semaine dernière. J’ai quand même réussi à faire un truc acceptable à manger parce qu’il ne faut pas se laisser aller et j’ai enfin accepté de tester le ebook, c’est contre mes valeurs mais il faut continuer à lire parce qu’il ne faut pas se laisser aller. (C’est plus pratique à lire en mangeant, les ebook, parce qu’on ne galère pas à tenir le livre ouvert tout en fourchettant dans le quinoa, testé et approuvé.) J’ai arrêté de travailler à l’heure habituelle parce qu’il ne faut pas se laisser aller et ô chance, j’ai pu me caler au soleil sur le balcon pendant une heure puisqu’il était une heure plus tôt que la semaine dernière. En revanche je n’ai toujours pas fait mon ménage du week-end, la 3ème semaine c’est la plus difficile il paraît. Mais je vais y aller sitôt cet article terminé parce qu’il ne faut pas se laisser aller.

Tout à l’heure une taupe m’a dit au téléphone qu’elle connaissait quelqu’un qui était évangéliste qui connaissait quelqu’un qui était évangéliste et qui était allé à Mulhouse. Cette dernière personne habite dans la Drôme et a été responsable de la propagation du virus dans le département. J’ai demandé à ma taupe si ce n’était pas compliqué pour la personne qu’elle connaissait d’être évangéliste ces derniers temps et elle m’a répondu que cette personne lui avait dit que ce virus avait du bon. Les voies du Seigneur sont impénétrables. Mais quand même c’est compliqué d’accepter d’être les propagateurs d’un virus aussi meurtrier et dévastateur, non ?
Que diront-ils si le taux de mortalité devient très important et qu’il ne ressort de cette crise que des blogs écrits par d’illustres inconnues sur des colocations d’inconnus ?
J’espère pour les évangélistes que cette corona-crise donnera lieu à une remise en question profonde du fonctionnement de nos sociétés, de nos modes de pensée, de notre système économique et de notre système de redistribution des richesses. Que les humains prendront conscience de l’importance d’avoir des hôpitaux publics adaptés, un service public doté de larges moyens et des réseaux d’entraides organisés et pourvus en financements. Qu’ils prendront conscience du danger d’un monde globalisé non contrôlé. Du danger d’un libéralisme sans entrave. Du danger de la course à la croissance et au profit.
Mais bon c’est pas gagné.

Allez, il est plus que temps d’aller récurer ma cuisine.

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